Le Carnaval en 1700
En 1750, les riches de la ville étaient extrêmement riches, et les pauvres extrêmement pauvres. Certaines familles patriciennes avaient des fortunes équivalant à des centaines de millions de dollars. Elles vivaient dans des palais de cinquante pièces avec autant de serviteurs, possédaient une douzaine de gondoles, ainsi que des demeures et des dépendances tout aussi splendides sur la terre ferme. Les Vénitiens semblaient n’avoir jamais subi de défaites au cours de l’histoire, comme si leur empire était non seulement intact, mais aussi destiné à durer pour toujours. La plupart des nobles vénitiens se comportaient comme si Venise gouvernait encore toute la Méditerranée.
Le XVIIIe fut un siècle plutôt pacifique pour les Vénitiens. Il n’y avait pas de guerres ni de disputes, les classes moyenne et inférieure s’occupaient des travaux les plus durs. En plus, comme les nobles vénitiens avaient peu de responsabilités politiques, ils pouvaient se consacrer à « leurs plaisirs » (dans les limites de sa fortune). Ces plaisirs étaient innombrables, car au XVIIIe siècle Venise était une société extrêmement permissive, où l’on pouvait tout se permettre si l’on agissait avec un certain style.
Le nombre de familles pouvant mener une vie de plaisirs s’élevait à quatre cents environ, et chacune d’elle comptait plusieurs membres.