Cicisbeo
Pour qu’une femme vénitienne soit libre (en particulier pendant les six mois de Carnaval), il fallait qu’elle ait un mari tolérant et un Sigisbée (chevalier servant). Après la première année de mariage, une femme patricienne avait le droit de choisir son Sigisbée avec l’approbation totale de son mari. Le sigisbée devait être de la même extraction sociale et il était tenu de s’occuper constamment de sa Dame : il lui baisait la main à chaque fois qu’il la voyait et l’accompagnait toujours aux fêtes de Carnaval pour y danser le Menuet.
Pendant que la femme patricienne folâtrait avec son sigisbée, le mari patricien folâtrait très probablement de son côté avec son amour-du-moment dans son « Casino » après avoir dansé le Menuet aux fêtes qui se donnaient dans les palais somptueux surplombant le Grand Canal. Le « Casino » était un petit nid d’amour, généralement décoré avec des fresques et des miroirs de Murano. Le patricien entretenait ce lieu pour y divertir ses amours après les bals du Carnaval.